Évènement propulsé à Cannes cette année et qui se dévoile peu sur le net (à peine quelques images et un ou deux extraits), le film fait le tour des festivals et peut donc se voir à l'occasion d'une projection par ci par là. Produit par Autour de minuit et réalisé en partie chez Mikros image.
Le concept est assez astucieux bien que court ; une histoire où tous les acteurs et décors sont tenus par des logos de marques plus ou moins célèbres.

Après une longue attente j'ai donc vu Logorama ce soir et fatalement j'ai été très déçu. Le film n'est en fait rien de plus que le concept de départ étendu sur 16 minutes... L'histoire prétexte n'est même pas spécialement drôle ni bien bouchonnée, ça se la joue Tarantino avec des dialogues un peu crus et une violence conventionnée. C'est le principe classique d'une course poursuite avec des flics-bibendum Michelin contre un psychopate preneur d'otage incarné par Ronald McDonald. Ensuite ça part en vrille avec un tremblement de terre et des visions d'apocalypse-déluge prétexte à d'autres jeux formels sur les logos.
Mais là où le film aurait pu être une critique acerbe de la société de consommation en recensant jusqu'à la nausée des logos de marques agressives, il reste au niveau de ce jeu de forme, sorte de calembour visuel où le spectateur s'amuse à reconnaître les marques et où les logos sont parodiés sans grande finesse... Le gamin Haribo devient une racaille, Mr Propre une tantouze maniérée, un panneau nous cache les parties du Géant Vert et bien sur le clown McDo grimace et flingue à tous va.
En fait c'est ce qui m'avait marqué à cette conférence, le peu de fond du trio de réalisateur. En gros ce sont d'habiles techniciens et de bons artistes mais qui marchent souvent à l'instinct et de façon très anecdotique. J'étais déçu parce que je dois dire que certains de leurs clips sont pour moi des références dans ce qui peut se faire d'actuel.
La visibilité du film tient probablement à leurs auteurs, icône française branchée du milieu de la réalisation du clip et de la pube, au coté gag du film que les journalistes peuvent facilement retenir, mais franchement il ne casse pas trois pattes à un canard, c'est même assez mou et vide, l'action prenant place dans une sorte de ville où les voitures bougent sans cesse autour d'immeubles cubiques. On a un peu l'impression de se balader en voiture sur les immenses boulevard d'un zone industrielle de province, entre But, Courte Paille et Mr Meuble.
Seul le travelling arrière final m'a scotché, quand même.
Et donc en sortant je me suis dit "tout ça pour ça...", un gag de graphiste sans imagination mais bien réalisé... Dommage
Allez,le site officielquand même...
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