Salut babass, merci pour ton message. Enchanté de même!
kachoudas a écrit:Tout à fait d'accord. Et quand il y a des sujets de société, c'est souvent pour dire "la guerre c'est pas bien" "polluer c'est pas gentil".
C'est marrant, j'allais l'écrire comme ça, et puis finalement je l'ai tourné autrement... Mais ça résume bien!
kachoudas a écrit:J'ajouterais que j'ai l'impression que les réactions face à des films clairement engagés sont souvent négatives de la part du milieu.
" c'est tire-larme", "c'est facile", " ca manque de contexte" "j'aime pas qu'on m'impose un point de vue". Toutes réflexions qui n'existe jamais pour des films qui abordent par exemple la mécanique des sentiments.
"j'aime pas qu'on m'impose un point de vue" ---> celui là je l'ai déjà entendu en effet! Mais comme tu dis, les choses changent sûrement petit à petit, et il y a là aussi une éducation à faire. Un point de vue engagé reste un point de vue (certes fort), on y adhère ou pas, mais il a le mérite d'être exposé. Ce qui a tendance à manquer.
kachoudas a écrit:Comme vous l'avez dit, il y a des ponts qui se créent. Il y a aussi toute la veine des films "motion-graphic" militants qui expliquent les mécanismes de tel ou tel sujet complexe
C'est vrai. J'en ai encore vu quelques uns cette année, dont un primé à Annecy. J'ai encore du mal à me rendre compte de l'impact qu'ont ce genre de films sur le public. Je sais qu'ils sont écris et conçus pour toucher un public large, mais je ne sais pas à quel point leur contenu parvient vraiment à toucher le public. Mais même s'ils ne touchent que peu de gens, ce si peu c'est déjà très bon à prendre.
kachoudas a écrit:Plus profondément, il peut y avoir un effet de formation. Il me semble que le jeune homme ou la jeune femme qui se passionne pour ce genre de thèmes ira plus spontanément vers des écoles de vidéo ou de journalisme - et que par ailleurs celui ou celle qui choisira la table à dessin sera , statistiquement, plutôt du genre introspectif.
Peut-être que quand le documentaire aborde des sujets très délicats et veut capter une émotion ou une ambiguité difficile, l'animation , par sa lourdeur, peut être un handicap et un risque. Surtout pour des réals habitués à travailler au montage, de façon très directe.
D'accord avec toi, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me sens contraint avec les techniques d'animation (et pour laquelle j'ai même choisi la vidéo). Mais on le sait, l'émotion en animation peut se trouver autrement. Ce sont 2 outils très différents et il faut s'adapter à celle que l'on a choisi. Il y a des moyens à trouver, il faut les chercher et les essayer. L'avantage de l'animation, c'est justement que l'on peut tout se permettre. Et d'où l'intérêt de croiser les arts et techniques.
nico a écrit: Or il me semble que le cinéma se doit en partie de servir d'état des lieux du monde, de point de vue d'artistes, d'ouverture à la réflexion...
kachoudas a écrit:Là par contre on n'est pas d'accord. Personne ne se doit de rien en matière d'art, à mon avis. Et même pour être plus radical, le point de vue des artistes, je m'en carre.
Pour être moins radical, l'état des lieux du monde passe aussi par le récit des rapports intimes, par la poésie et par l'évolution des formes. Monet et Zola dressent chacun un état des lieux différent du même monde.
En fait je ne voulais pas dire que c'est un impératif du cinéma. C'est pour moi une de ses fonctions, mais tous les artistes ne doivent pas servir celle ci bien entendu. Je suis bien d'accord avec toi. Personne ne se doit de rien, l'art a besoin d'autant d'approches que possible. Pour en revenir à la question que j'ai énoncé dans ce sujet, selon moi, l'animation manque un peu trop de point de vues.
musecyan---> il existe des festivals engagés. mais c'est de la prise de vue réelle et je ne pense pas qu'ils reçoivent beaucoup de films d'animation! Ton idée me plaît, mais avant de me lancer dans son organisation, j'attendrais d'avoir un peu plus de matière!
Pour ce qui est de Slavar, j'y ai pensé bien sûr, mais je ne trouve pas que ça soit un très bon exemple. Ce prix m'a un peu donné l'impression que c'était la part de bonne conscience du festival (ou du jury) qui s'est dit que c'était bien de récompenser un sujet aussi dur. Parce qu'artistiquement, il n'est pas très intéressant. Comme le dit meule, dans ce cas, on a vraiment du mal à comprendre l'intérêt de l'animation. J'imagine que le but était de mettre de la distance avec le sujet. Mais dans ce cas, quel est l'intérêt de cette distance? Mais bon, je ne vais pas trop cracher dans la soupe non plus, ce film a aussi permit à sa manière d'avancer un peu plus vers ce que je prône.
meule--->Pour ce qui est de savoir comment définir si tel film est plutôt un documentaire, une fiction ou autre, est ce vraiment très important? Le mélange des genres et techniques de narration fait que certains films deviennent impossible à classer. Et c'est très bien comme ça. Et ça n'est pas le cas qu'en animation, mais aussi (et surtout) en prise de vue réelle. Pour m'intéresser de plus en plus près au documentaire, je me rend compte que les écritures sont très variées et que l'apport de la fiction est plus ou moins importante selon les films, jusqu'à parfois rendre l'un et l'autre indissociables. C'est très intéressant je trouve, et ça l'animation le permet encore plus. C'est une voie riche à expérimenter.