Désolé de remonter un sujet aussi vieux.
J'avais pas osé répondre quand c'était d'actualité, j'avais d'ailleurs pas forcément tous les éléments pour, mais je viens de retomber sur ce fil via le lien donné dans le sujet sur les droits musicaux des films étudiants :
http://www.fousdanim.org/forum/viewtopic.php?t=6964&f=10Je me permets donc de citer 2 ou 3 passages laissés par Annabel un peu plus haut, et après j'attaque mon pavé habituel.
[...]En ce qui concerne la réunion, je l'ai mise en place car je trouve ca fondamental que les étudiants soient justement au courant de la facon de travailler d'un distributeur et que l'on puisse en parler ensemble...qu'ils puissent me poser toutes leurs questions afin que tout soit clair.
[...]Neanmoins, en ce qui concerne Supinfocom, les sous des ventes servent majoritairement à financer des kinescopages, de l'achat de droits musicaux (ca les etudiants y pensent jamais et apres pleurent parce qu'on peut rien faire de leur film...)
[...]Premium n'a jamais empêché aucun étudiants de mettre son film en ligne, à condition qu'il ne soit ni téléchargeable ni de qualité super haute def... Premium n'a jamais empêché aucun étudiant de démarcher avec son film...Bien au contraire.
Mais heureusement !
Une chose qu'il ne faut pas oublier :
TOUS les étudiants apportent à Premium (qui peut savoir à l'avance quel film marchera ?)
Premium ne profite hélas pas forcément à tous les étudiants.
Les exemples d'anciens étudiants qui se plaignent de la communication sont légions, je trouve pour ma part qu'on reçoit suffisamment de mails indiquant les news, sans doute preuve que des efforts ont été fait. J'ai aussi eu des échos peu élogieux de l'accueil qui est réservé quand on vient aux nouvelles concernant l'inscription dans un festival hors liste pré-établie (mais là j'avoue que je me base que sur le on-dit)
Premium a un carnet d'adresse et se charge de diffuser les films ? bien... c'est leur métier donc tout va bien.
Je prends l'exemple que je connais : les films de Sup. D'après les infos qu'ont m'a donné, les inscriptions ne sont faites qu'exclusivement dans les festivals où le droit d'entrée est gratuit.
20 films/an * le droit d'entrée = trop cher ?
Un étudiant qui a sorti 25 000€ pour son école ne trouve franchement pas trop cher les dizaines d'euros requis pour une inscription...
Mais ok, Sup et Premium sont avant tous des entreprises à faire tourner, Premium ne travaille pas qu'avec sup et il faut rentabiliser les produits.
Contrairement à ce qui est sous entendu dans le passage cité, un étudiant n'est pas qu'un gros benêt qui fait joujou avec son ordinateur. Un étudiant sait très bien qu'il existe un droit d'auteur, que tout ne se fait pas à l'arrache. Quand on tient une prod sur un an sans apport extérieur majeur et sans réelle expérience préalable on a en général un minimum d'organisation, et on sait très bien qu'il y a des points flous.
On "accepte" en entrant à sup de s'asseoir sur une partie des revenus que pourraient amener le film, et cela en signant le réglement d'où est extrait ceci :
réglement intérieur a écrit:L'école reste propriétaire des travaux réalisés pendant l'année scolaire et s'engage à notifier le nom de l'étudiant en cas de publication de ses travaux. Toutefois, la propriété intellectuelle de l'oeuvre est inaliénable, et revient de droit à son/ses créateur(s). Toute reproductions audiovisuelles et artistiques conçues et réalisées dans le cadre des actions pédagogiques de Supinfocom sont la propriété de l'école, dans le respect du droit moral de leurs auteurs (à ce titre : il est rappelé que les auteurs sont seuls responsables des choix artistiques et éditoriaux de leurs travaux).
Hors les prix obtenus par les oeuvres représentées dans les festivals ou évènements particuliers, qui seront intégralement perçus par les auteurs, il est entendu et accepté que toute autre rémunération directe résultant de ventes, cessions de droits de diffusion, location etc. des travaux produits dans le cadre des actions pédagogiques de Supinfocom seront investies dans la promotion globale des productions de l'école auprès des festivals, diffuseurs, programmateurs etc., et ne pourront en aucun cas faire l'objet de demandes de reversements (même partiels) aux auteurs qui cependant pourront souscrire selon leur gré à toute société d'auteurs garantissant le reversement des droits d'auteurs collectés (quant à la diffusion, notamment et pour exemple, en cas de cession de droits à des chaînes de télévision).
(si réglement pas signé, pas d'entrée à l'école)
Pour ma part j'ai un peu harcelé mon administration pour savoir ce qu'il advenait des droits d'auteurs (paraît que je peux être chiant)
J'ai finalement eu quelques réponses après le jury final, en revenant à l'école près de 2 semaines après la fin.
Si j'ai eu mes explications sur la SACD personne n'a été en mesure de me répondre précisément pour les droits musicaux.
Car non, on est pas des bisounours persuadés qu'on peut aller prendre le dernier Lorie sur emule pour le mettre impunément au générique de fin...
Pour notre part on avait travaillé avec un compositeur bénévole qui ne nous avait réclamé que le droit d'utiliser le film pour sa promo. Droit qu'il aurait de toutes manières eu, puisqu'encore une fois c'est sa composition originale... (on est pas des sauvages)
Je sais que tous ceux qui ont cherché à obtenir des aides pour le compositeur ont juste perdu du temps vu ce que ça a apporté.
On aurait volontiers décroché une enveloppe à envoyer à nos compositeurs. Ca n'a pas été le cas. Pour notre part on a pu faire le mixage via le matériel de l'école, mais ce n'est pas toujours le cas.
Tout ce blabla pour dire que oui il y a un énorme flou qui entoure les droits (quels qu'ils soient) autour de ces films.
Nous n'avons eu droit à aucune réunion, pré ou post jury final, ni avec Premium ni avec n'importe quel autre représentant d'un organisme de droit d'auteurs.
Aucun contrat de cession de droits sur la musique réclamé par Sup.
Une seule "consigne" quant à la diffusion des films par les étudiants reçue 2 mois après par mail et qui disait à peu prés ceci :
-Premium Films ne prend en distribution que les films n’ayant aucun problème de droits sur la musique ou les images utilisées…
-Il est fortement déconseillé aux réalisateurs de mettre les films en intégralité et téléchargeable sur Internet, afin d’éviter notamment le piratage (surtout sur Dailymotion ou Youtube…). De plus, certaines ventes sont impossibles à faire si le film est présent sur le Net car la majorité des chaînes de télévision achètent également les droits de vidéo à la demande. Il est toutefois possible de proposer sur vos sites Internet un extrait du film, en petit format par exemple.
(Donc si un étudiant trop béta pour réfléchir en amont a utilisé le dernier Britney Spears ou un extrait en screener de Titanic... tant pis pour lui)
On lit clairement que si une télé achète, elle achète plusieurs support de diffusion, et donc je suppose paye un peu plus cher.
Si on se borne aux sous : presqu'aucune différence pour l'étudiant.
A ma connaissance, les seuls droits auxquels on peut prétendre sont ceux versés par la SACD.
Même si l'info date un peu, si j'en crois Mr B. (
ici) son film, Ego, est disponible en VOD depuis longtemps et il n'a jamais rien vu arriver en retour.
De la directrice même de l'école, il m'a été déconseillé de m'inscrire trop rapidement à la SACD car l'inscription pourrait me couter bien plus cher que ce que je peux espérer en retour...
Sans remettre en cause le rôle d'un distributeur, si on a pas fait ZE film de l'année qui va tout emporter (trop tard, Overtime l'a déjà fait) j'ai l'impression qu'on a limite plus d'intérêt à proposer son film intégralement sur une plateforme à la youtube. La visibilité sera probablement énormément supérieure à une hypothétique et peu probable vente à une chaine de télé.
Cela ne change rien en ce qui concerne les inscriptions aux festivals puisque la liste est prédéfinie en grande majorité.
L'école a une certaine notoriété qui fait que le film sera quand même vu sur Youtube (parallèle rapide et foireux dont je m'excuse : c'est un peu la même chose avec certains gros artistes qui sortent leurs derniers albums sans passer par les majors et qui y gagnent plus)
Alors oui on va me dire "mais aucun étudiant n'est obligé de signer avec Premium, il suffit qu'il se manifeste et on enlève son film de la liste"
Honnêtement... on paye (cher) une formation qui inclus un contrat avec un distributeur. Qui serait assez peu malin pour refuser ce qu'il a payé pour se lancer lui même dans la distribution ? sans carnet d'adresse ? sans expérience ? et en recherchant en parallèle son premier boulot ?
Je crache pas dans la soupe, mais je regrette énormément le manque de communication sur ce domaine essentiel des droits.
Même en s'employant à trouver des réponses, j'ai jamais été totalement renseigné.
Quand on a fait notre film, on a choisi d'éviter le profil du, passez moi l'expression, "film à festival" (on en était peut être aussi totalement incapable)
On s'est fait plaisir sur ce qu'on aimait, si on nous suivait tant mieux, sinon tant pis.
6 mois après la fin du film j'ai l'impression qu'il est maintenant gentiment au fond d'un carton et qu'il n'en sortira que si mes potes et moi on se résoud à le mettre online.
Puisqu'on a bien compris qu'il ne faut rien attendre financièrement, peut être qu'on pourrait profiter d'un peu de visibilité pour se faire quelques contacts.