Adaptation du strip américain Over the hedge de Michael Fry et T. Lewis, Nos Voisins les hommes (la traduction littérale serait plutot "Par dessus la Haie") est la dernière production Dreamworks, réalisé par Kirk Patrick & Tim Johnson.
En ce premier jour des grandes vacances, je me le suis fadé avé la progéniture, au Kinépolis de Lomme vu que l'UGC de Lille est en travaux.
Bin j'ai bien ri.
Ok, le film est ce qu'il a l'air : un produit formaté avec des peluches qui bougent beaucoup, rotent et pètent selon les standards usuels des films d'animation de ce genre. Le design et le rendu sont quelconque, l'animation standard. En plus il faut se cogner la voix de Laurent Gerra, alternative française de Bruce Willis.
Mais il y a derrière tout ça quelques idées subversives plutôt bien senties, traces du strip originel je présume, qui ajoutent un petit peu de piquant au produit.
L'histoire en deux mots ; une communauté d'animaux "sauvages" sort de son hibernation pour se rendre compte que leur ancienne forêt est réduite à l'état de parc boisé dans un quartier résidentiel américain. Un raton laveur, vieux briscard de la cohabitation avec l'homme, va déniaiser ces natives et les initier au plaisir des chips spicy-barbecue.
La description de la société de consommation par le raton laveur est un des moments les mieux senti du film et la société occidentale de surconsommation en prend pour son grade, vertigineux.
Bizarrement j'ai noté trois références qui tiennent de l'hommage ou du repompage, je vous laisse juge :
• Au début, un ours dans sa grotte, le raton laveur essaye de voler ses effets sans le réveiller. Ca m'a furieusement fait penser à une version contemporaine des cartoons de Tex Avery où des personnages doivent éviter de réveiller un ours qui hiberne (ROCK-A-BYE BEAR, 1952)
• Plus loin dans le film ils déguisent une Moufette (nous on dit un Putois) pour qu'elle séduise un chat en la teignant en noir avec du charbon. Difficile de n'y pas voir un rapport avec le fameux Pépé le Pew, éternel frenchlover créé par Chuck Jones en 1945...
• Enfin un des gags les plus réussi (j'étais mort de rire tout du long) c'est [attention spoiler] quand ils décident de faire boire une boisson caféinée à un écureuil hyperactif ; il devient tellement speed qu'il se balade ensuite dans un monde quasiment arrété, le personnage étant un des plus réussi, la scène fonctionne très bien, si ce n'est que j'étais déjà mort de rire quant Fry buvait son 100ème café et sauvait tout le monde d'un incendie selon le même principe dans Three Hundred Big Boys, épisode de la saison 4 de Futurama.
Je pense que le film ne restera pas un grande référence, vous pouvez attendre de le visionner en DVD.
Mais ça m'a donné envie de lire le comics original, certainement plus caustique...
Deux détails :
Ce qui m'énerve finalement le plus dans ce film c'est de voir le personnage de la tortue sortir de sa carapace. Ce principe vaguement marrant (au début) et zoologiquement impossible commence à me courir sur le système car je pense que la majorité des gamins vont finir par croire que la carapace d'une tortue est comme le coquillage d'un Bernard l'ermite. On y voit les fesses potelées de la tortue (!!) qui va même jusqu'à prêter sa carapace. Mpfh !
Il y avait la bande annonce de Souris-city (Flushed away) et je me suis juste dit qu'en grand écran c'était pas jojo... j'ai peur
Ho... et puis ; mes enfants ont tout de même bien ri.
[EDIT] Finalement sur le principe, le film n'est pas non plus très éloigné de Pompoko...
A+
cé