C'est les vacances, je comble mon retard sur certaines choses, je viens de voir le film
Mercano el Marciano de
Juan Antin, j'en avais entendu pas mal de bien, notamment ici, et le net fourmille de critiques positives sur cet ovni (à plus d'un titre, hi hi) dans le paysage audiovisuel international. Déjà c'est une production sud américaine, Argentine pour être exact, réalisé en 2002 par un jeune réalisateur mais qui n'est pas totalement inconnu vu que c'est le fils de
Manuel Antin, réalisateur argentin nominé dans plusieurs festivals internationaux comme Berlin ou Cannes et qui fait d'ailleurs une voix dans le film. Ensuite c'est un petit budget puisque les chiffres qui circulent parlent de 200 000 euros seulement, le film étant sorti au cinéma en France, il est même disponible en DVD...

Je raconte un peu l'histoire, vu qu'elle est mal résumée la plupart du temps.
Un martien égaré à Buenos Aeres se morfond. Dans cette ville violente et sale, il n'a qu'un bout d'égout où il peut se reposer et pas d'ami. Il vole un ordinateur et, grace à internet (??), contacte ses copains martiens. Il leur raconte qu'il est venu sur terre par colère, une sonde terrienne ayant écrasé son animal de compagnie, mais il a perdu son vaisseau dans le voyage et est donc isolé sur terre. Ses potes se foutent de lui et refusent d'aller le chercher. Par désoeuvrement il crée sur le net une sorte de
Second-life, un univers virtuel où il croise Julian, jeune geek obèse avec qui il se lie d'amitié (ils y jouent à cache-cache...). Le père de Julian, directeur vénal d'une multinationale, squatte le monde virtuel créé par Mercano et le développe dans un but mercantile avec ses associés. Ils kidnappent Mercano et l'analysent pour en extraire les technologies martiennes qui leur permettent de captiver encore plus les consommateurs humains.
Julian va sauver son copain et, avec un commando anti-consumerisme, détruire les serveurs de la multinationale dans un bain de sang.

Donc l'histoire est un plaidoyer anti-consommation politiquement engagé, même si c'est assez naïf et surtout une constatation de l'état de la société argentine à l'époque où le film a été réalisé ; violente, cynique, pauvre...
Mais c'est la réalisation aussi qui est très notable ; en animation 2D pour le monde "réel" et 3D pour le monde virtuel type Second Life. Mais tout est à minima, à l'économie, aussi bien en 2D qu'en 3D.
Les designs sont simplistes, le martien est un truc mou avec une tête de concombre, les personnages humains sont très passe-partout. C'est très consensuel, les martiens sont par exemples organisés exactement comme des humains alors qu'on aurait pu imaginer une grand fantaisie dans le création de l'univers martien. Et c'est surtout très moche, très mal animé, en 2D comme en 3D, c'est très potache, les voix sont pénibles, les dialogues peu convaincants... Le film est probablement plein de bonne intentions mais c'est mal rythmé, peu inventif, j'ai globalement trouvé ça assez indigent et je ne comprend pas trop l'enthousiasme qu'il a suscité.
On s'approche de modèles d'animation type
Beavis&Butthead, mais sans l'innovation et la férocité débile, ou de
South Park mais sans la qualité des dialogues ni l'inventivité et l'originalité des designs.
Alors c'est vrai que les séquences finales sont assez marrantes, au moins dans leurs intentions, ils ont voulu clore le film par une pirouette, avec des scènes de comédie musicale qui se veulent drolatiques mais qui sont juste vaguement rigolotes.

Donc au final, je trouve le film très décevant par rapport au buzz dont il a bénéficié, c'est un grand machin potache et mal foutu, dont l'enthousiasme n'a pas su me toucher.
Apparemment le personnage a aussi une série dont pas mal d'épisodes sont visibles sur YouTube.
+
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