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Messagepar Nic le géologue » Dim Mai 06, 2012 10:11 am

Salut.
J'avais suivi le rapport de René Broca avec intérêt et je suis globalement d'accord avec son choix d'école. Je travaille dans l'animation depuis un peu moins de 10 ans, et j'ai bossé avec des débutants venant de nombreuses écoles. On en discute souvent. Il ressort pour moi un gros problème, et ce n'est pas le niveau de la formation... c'est leur prix.

Je suis d'accord avec Fous d'anim: beaucoup d"écoles jouent sur l'envie des étudiants d'exercer "un métier de rêve" dans l'animation ou le jeu vidéo... Quand on voit le prix de beaucoup de formations très demandées osciller entre 4000 et 8000€ par an... Comment rentrer dans ces écoles si on a pas des parents aisés? Je suis sûr qu'il y a des bourses, mais quand même... Pour une des formations cotées, en 5 ans, on arrive à 32 000€ de frais de scolarité!!! 32000€, c'est de la folie non? :shock:
Et j'espère que les étudiants qui empruntent pour payer leurs études se rendent compte qu'ils vont pas les rembourser en quelques années ces 30 000€! Car les salaires sont honorables mais c'est pas non plus de la folie, avec une moyenne de 1800€-2100€ net par mois à Paris (quand je regarde autour de moi, hein).

Heureusement, il reste plusieurs formations quasi-gratuites. Il y a donc encore un espoir pour les étudiants qui ne veulent pas ruiner leurs parents. Il y a donc la Fac (Paris 8...), le DMA de l'Esaat, les arts déco... Je connais beaucoup de gens de ces écoles et ils tous un bon niveau. Je ne connais pas l'ILOI à la Réunion, mais je suis content qu'une école "gratuite" existe hors métropole.

Personnellement, je n'avais pas trop d'argent pour faire mes études et ce critère de l'argent a compté. Je n'ai pas pu me présenter à L'Esaat (il fallait avoir eu le bac dans l'année, et je l'avais eu 2 ans auparavant), mais j'ai tenté et été pris dans d'autres écoles (payantes). Au final j'ai choisi une école gratuite conseillée par des amis, qui n'est pas dans la liste des 15 écoles Françaises, car elle se trouve au Luxembourg: le LTAM. Beaucoup de gens de ma classe étaient talentueux, et certains n'avaient pas les moyens (et l'envie) de faire une école chère.
10 ans plus tard, mes camarades de promo et moi travaillons toujours dans l'anim. Il y a des décorateurs, des chefs FX, des animateurs, des designeurs, des réalisateurs, des story-boardeurs... On n'a pas été engagé sur le nom de notre école... beaucoup de gens ne la connaissent pas... On a été engagé sur le niveau de notre travail.

Je ne souhaite pas aborder la question du niveau de ces écoles, car certaines des formations plus onéreuses ont en effet un enseignement de forte qualité. Il suffit de lire le rapport de René Broca pour voir de quelles formations il s'agit. Je souhaite juste bonne chance à tous les futurs étudiants. Que ceux qui n'ont pas trop d'argent ne dépriment pas, il y a donc toujours moyen de rejoindre notre milieu. :D
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Re: reca-animation.org

Messagepar » Dim Mai 06, 2012 10:45 am

Judicieuses réflexions, nic, merci de les avoir faites.

J'ai préféré parler de DMA cinéma d'animation plutôt que de la seule ESAAT citée dans le site car à priori - même si les différents DMA de France ont des tonalités différentes - on reste sur une formation validée par l'état et gratuite.

C'est vrai que je suis aussi assez partagé dans cette vision de l'école publique et privée, payante et gratuite.
Des fois je conçois qu'une école, pour avoir les moyens de se doter de matériel, d'enseignants et d'intervenants de qualité, soit contrainte de faire payer ses enseignements. Je reconnais aussi qu'une structure privée est plus à même d'adapter ses contenus et ses enseignements - parfois d'une année sur l'autre, parfois même d'un semestre sur l'autre. Les procédures sont simplifiées, moins rigoureuses administrativement (age, prérequis) et les exigences existent réellement. Des structures comme Méliès sont (étaient ?) aussi des associations à but non lucratif, on est donc en droit de se dire qu'ils ne se sucrent pas sur les familles d'étudiants endettés et sont pour autant au même prix que les autres.

Mais je trouve aussi aberrant que ces enseignements ne soient pas plus dispensés dans le public, dans des structures de type beaux-arts ou Arts déco.
Et je trouve aussi désolant qu'on arrive dans le système considéré comme de plus en plus naturel d'un endettement dès le début de sa carrière. Il semble que certains domaines soient réservés à une élite fortunée ou ayant les moyens de s’endetter. Le cinéma d'animation en fait partie, domaine délégué au privé avec beaucoup de nonchalance par le système éducatif français.

Que faire d'autre que le regretter ?

Préciser comme tu le fais que des alternatives existent, le LTAM de Luxembourg, les écoles Belges... Je précise également que pour entrer dans le cinéma d'animation des formations de type Illustration ou communication visuelle sont possibles, pas nécessairement suffisantes mais ça dépend.

De toutes façons l'information qu'offre le site reca-animation est toujours bonne à prendre.
D'ailleurs le dossier Fous d'Anim ne vas certainement pas lui survivre.

+
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Re: reca-animation.org

Messagepar Victime » Dim Mai 06, 2012 1:10 pm

Merci pour ce topic. Pour moi le manque d'argent ça a été un véritable problème voir carrément un handicape. Le temps que je trouve comment faire pour faire des études dans le domaine que je voulais (c'est à dire l'animation et l'illustration) j'ai passé 2 Bac :shock: le temps que je postule à des écoles genre beaux arts ou c'était vraiment pas leurs trucs (et l'EESI de Poitiers aussi). Bref j'ai dut faire tout ce qui était possible à l'époque pour ne pas ruiner mes parents déjà bien pauvre dans une formation privé et ça n'avait pas marché.
Et devinez quoi? Je retrouvais les mêmes têtes postuler à chaque école publique! Je me souviens à l'époque d'un jeune garçon qui avait même tenté les Gobelins (du temps ou la formation était gratuite), une autre fille qui était en bac pro qui se demandait si c'était pas son diplôme mal vue qui l'handicapait...
Certains ont lâché l'affaire pour tenter une formation à distance et travailler à côté, d'autre ont surement lâché l'affaire tout court >< et enfin d'autres ont fait des prêts pour des écoles privés et on passés leur vacance à bosser pour compenser le faite qu'il n'y avait pas de bourse pour ses formations là.

De mon côté j'étais dépité, je haïssais le monde (et il avait l'air de bien me le rendre). Le summum ça doit être la rencontre parent prof de mon dernier lycée ou ma prof de dessin a expliqué à moi et ma mère que les écoles publique de toute façon c'était mieux de ne pas pouvoir y rentrer sinon tu pouvais finir prof de dessin pour vivre f:idea: Elle m'a dit ça les yeux mouillés en plus!!! Frustration inside!!!

Autre petite anecdote aussi!!! Quand j'ai été refusé à Poitier dans ma lettre avec mon bulletin y avait une plaquette pour une école privé !!! f:idea:

J'ai finis dans une université du Nord aillant vus qu'il y avait une licence arts plastiques option création numérique (pour une fois que post-bac se rend utile). Et bien je ne regrette pas.Y a une moitié des cours que j'ai subit. On m'a fait tellement de cours sur Duchamps et Pollock que maintenant je les déteste mais vraiment les profs sont très ouverts (en licence), on avait des cours de nu (ça c'est très cool) et surprise!! On a eu notre première initiation à l'animation en première année de licence! Bon c'était vraiment de l'initiation et on en a pas revue avant le dernier semestre de notre dernière année de licence.
Maintenant en Master on en a aussi ... un peu. Et ça dépend de l'option qu'on choisit. Si on prenait print on avait de l'animation avec si on prenait programmation on avait encore plus de programmations... Et le piège ultime c'est que notre prof titulaire nous avait honteusement occulté ça et n’arrêtait pas de faire valoir la programmation!! Du coup y a eu plein de déçut (+ nos scéno qui ne font pas de scéno mais encore plus de programmation ...), mais pas moi pour une fois.
Bref autre problème, notre prof titulaire enseigne à Paris 8 dans une filière plus d'ingénieur que d'artiste (ou alors c'est des artistes nerd) et il adorerait transformer notre petite fac d'arts pla en Paris 8 de province allant jusqu'à nous dire que si on aimait tant l'animation y avait Supinfocom à côté (6000€ par an ><) Mais d'autres profs ne sont pas d'accord (arts plastiques, vidéo, animation et print) et depuis c'est la guerre avec nous au milieu (enfin moi j'ai choisi mon camps hein, programmer des applications ipad super culturé j'en ai rien à faire ...). Bref heureusement c'est la fac et on a un peu de temps libre pour se perfectionner par nous même et surtout on a des stages. On est nombreux à avoir trouvé dans ce qu'on voulait (pas mal en animation) mais l'année en aura décourage plus d'un (surtout les scénographies...).

En tout cas merci d'avoir ouvert ce topic monsieur Nic le Géologue mais il y a bien une grosse frustration chez les jeunes qui ne peuvent pas compter sur papa et maman, gentil mais non imposable.
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Re: reca-animation.org

Messagepar MariePaccou » Dim Mai 06, 2012 9:16 pm

cé a écrit:J'ai préféré parler de DMA cinéma d'animation plutôt que de la seule ESAAT citée dans le site


Je rectifie, car l'Institut Sainte-geneviève, école privée sous contrat qui délivre le DMA, fait partie du RECA, et est citée dans le site reca-animation.com

Les trois autres formations publiques délivrant le DMA sont, pour info, l'Ecole Estienne (orientée synthèse), le lycée Marie Curie de Marseille, et le Lycée René Descartes à Cournon d'Auvergne où j'enseigne.

Merci à Nic et Victime pour leurs témoignages qui sont intéressants. Et je partage l'analyse de Cé sur le manque d'engagement de l'Etat dans la formation en cinéma d'animation.

Ce serait bien de créer un bac+5 public comme poursuite d'études après le DMA, mais il risque d'y avoir un sérieux problème de recrutement de profs titulaires. Il faudrait que les concours évoluent pour laisser une place au cinéma d'animation dans les arts appliqués, si l'on veut dénicher de nouveaux talents pédagogiques pour monter ces formations publiques.
Ayant préparé 3 années durant les concours d'enseignement, et suite à mon triste échec l'an passé à l'oral du CAPET, mon analyse est que la discipline académique "arts appliqués" est bien trop centrée sur le design, et néglige (voire méprise) les enjeux narratifs et cinématographiques qui sont les nôtres. Sans parler de leur complète ignorance de notre culture technique.

Quand cela évoluera-t-il enfin?
Quand donc les jurys des CAPET et AGREG d'arts appliqués quitteront leurs préventions et leurs préjugés sur le cinéma d'animation?
Quand nous prendront-ils au sérieux?
Comment une équipe peut-elle fonctionner, quand les statuts des profs qui la composent sont si injustement inégaux?

Pourtant, titulaire de 2 masters de cinéma d'animation (de l'ENSAD et du Royal College of Art), je crois être légitime pour défendre l'idée que le cinéma d'animation est un domaine où l'on peut pousser une réflexion artistique approfondie, qui mériterait la création d'un bac+5 public. L'ENSAD est une très bonne formation bac+5, mais n'est pas une poursuite d'études pour nos élèves de DMA, n'acceptant qu'un ou deux élèves extérieurs par an. J'espère que les gens qui ont la chance de participer au RECA discuteront de ce problème.
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Re: reca-animation.org

Messagepar » Sam Mai 12, 2012 8:57 am

Je confirme les remarques de Marie ; en arts appliqués il y a une sorte de hiérarchie induite qui mets l'architecture au sommet, puis l’aménagement d'espace, le design d'objet, le design de mode, dans l'ordre.. Loin derrière on a l'illustration, le design graphique et le cinéma d'animation et on en revient à ces réflexions sur l'infantilisation de l'image...
Parmi les personnalités invitées aux jurys d'agrégation d'arts appliqués je me souviens d'avoir entendu parler de Roger Talon ou de Paul Cox, ce dernier étant l'exception qui confirme la forme de mépris pour les métiers de l'image et une ignorance de ce qui concerne la production animée, qu'elle soit d'auteur ou industrielle.
C’est probablement vrai que concevoir et superviser la construction d'un immeuble de bureau ou un musée n'ont pas les mêmes répercussions en terme d’engagement et de responsabilité que de faire un film personnel qui exprime sa propre vision du monde dans son petit bureau mais cet ostracisme a quelque chose d'énervant.

Bah..
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Re: reca-animation.org

Messagepar MariePaccou » Sam Mai 12, 2012 12:28 pm

cé a écrit:C’est probablement vrai que concevoir et superviser la construction d'un immeuble de bureau ou un musée n'ont pas les mêmes répercussions en terme d’engagement et de responsabilité que de faire un film personnel qui exprime sa propre vision du monde dans son petit bureau mais cet ostracisme a quelque chose d'énervant.


Les répercussions de nos petits films sont assez impalpables, et peu quantifiables... mais il y a quand même un exemple que j'aime bien citer, celui de "L'Homme qui Plantait des Arbres"... qui, mine de rien, a fait naître des forêts entières! puisque partout dans le monde, le visionnage du film de Frédéric Back a poussé des instituteurs et leurs classes à une prise de conscience écologique, suivie souvent d'une sortie scolaire pour planter des arbres!

J'adore penser à ce film qui a réussi à concrétiser le message qu'il véhicule.
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Re: reca-animation.org

Messagepar meule » Sam Mai 12, 2012 2:54 pm

Au sein même du milieu, il y a souvent un dénigrement de l'animation.
Il y a peu, un réalisateur que je croise en ce moment a dit qu'il ne faisait pas de l'animation, mais de l'art...
Son projet en production n'est pourtant dans la forme qu'animation.
Soit...
Et il vient d'une école d'art contemporain.
Apparemment, on ne mélange pas les torchons et les serviettes.
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Re: reca-animation.org

Messagepar Lagrossemadame » Sam Mai 12, 2012 6:30 pm

meule a écrit:il ne faisait pas de l'animation, mais de l'art


Et quand on fait de l'animation pour l'art ça marche pas pareil que si on fait de l'animation pour rien... c'est évident!
hahahahaha! pardon
J'ai failli me claquer un abdominal ^^
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