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Survivre à sa vie — Jan Svankmajer

MessagePosté: Mer Jan 12, 2011 11:59 pm
par pandami
Il serait dommage de ne pas faire un petit détour par la dernière production d'un des grands maîtres du surréalisme tchèque. D'autant que si, comme moi, les fous ont eu l'occasion de voir un certain nombre de fois les possibilités du dialogue durant leurs études, alors il devrait y avoir matière à palabrer :)

Petit résumé donc. Je me garderais de révéler l'intégralité de l'intrigue pour ceux qui ne l'aurait pas encore vu. Survivre à sa vie, la dernière production de Jan Svankmajer nous conte l'histoire d'Eugène, un homme mûr, qui fait des rêves étranges dans lesquelles il entretient une relation ambiguë avec une jeune femme habillée de rouge. Soucieux de comprendre la signification desdits rêves il entreprend un voyage introspectif avec l'aide d'une psychanalyste.

Le film est en papier découpé et en prise de vue réelle pour des raisons exposées de manière humoristique par le réalisateur lui-même dans un prologue tout-à-fait improbable.

personnellement je suis assez amateur du cinéma de Svankmajer, même si ma culture dans le domaine du surréalisme, en tout cas tchèque sinon français et ce quel que soit le support, est sans doute insuffisante pour saisir toutes les subtilités. indépendamment de ça le film est assez déroutant pour, au choix, captiver ou rebuter le spectateur. Dans l'ensemble j'ai été assez séduit, ne serait-ce que parce qu'il s'impose avec un univers, un style et un travail qui s'étale sur presque plus d'un demi-siècle avec dans la musette un nombre conséquent de courts-métrages et 6 longs-métrages. En conséquence de quoi, dans son genre, le film est maîtrisé. On retrouve des constante de l'univers de Svankmajer comme la nourriture ou les objets composites, les très gros plans.

Le hasard a fait que j'avais suivi de très près la polémique autour du "dézinguage de Freud" courant avril/mai 2010, et du coup toute la dimension psychanalyse du film, les références à Freud, Jung, ont eu une couleur un peu particulière. je serais très curieux d'avoir l'avis des fous.

De plus, et même si Survivre à sa vie n'est sans doute pas le film le plus réussi de svankmajer ni celui que je préfère, j'y suis très sensible dans la mesure où dans la démarche et dans le thème (le voyage introspectif) c'est précisément ce que j'ai essayé de faire avec mon film de fin d'étude (ce que n'ont pas manqué de me faire remarqué ceux qui me connaissent et qui ont vu les deux films).

Re: Survivre à sa vie — Jan Svankmajer

MessagePosté: Jeu Jan 13, 2011 12:15 pm
par zac
Cher Pandami je ne peux qu'approuver... considérant, moi même, Svankmajer comme l'un des cinéastes les plus matures (le terme est faible) et les plus intéressants et intelligent depuis l'invention de ce médium, c'est dire!.. car il s'agit bien d'intelligence cinématographique. Car il n'est pas que cinéaste, mais aussi plasticien... un véritable iconoclaste. J'ai eu la chance de passer un peu de temps avec lui et sa femme Eva, au cours d'un extraordinaire expo au musée château d'Annecy il y a quelques années, et j'avais été épaté de leur connivence, de leur humour et de la brillance de leur travaux (peintures érotiques, surréalistes, encyclopédies imaginaires, théâtre, marionnettes, sculptures... et cinéma), mais aussi de leur gentillesse. Aujourd'hui, Eva a disparu... et cet incroyable bonhomme continue son travail admirable sans celle qui a nourri son oeuvre, et réciproquement. J'aime ces couples de travail, je les admire, et il y en a eu quelques uns dans l'animation... et pas des moindres....
Je n'ai pas encore vu son dernier film mais je ne manquerai pas de venir palabrer ici... :wink:

Re: Survivre à sa vie — Jan Svankmajer

MessagePosté: Mar Déc 17, 2013 3:55 pm
par Mina_Holmes
Zac, nous sommes en 2013, prend en 2014, soit tu n'as pas encore regarder le film (tirs de tomates), soit tu a manqué à ta parole =)

J'ai vu le film il y a quelques temps déjà, et, on va faire dans l'original, moi aussi je ne peux qu'approuver. Puisque c'est un de mes cinéastes préféré. En plus dans Surving life, j'avoue que je n'ai pas vu venir la fin. Puis j'aime les film aux quel on repense après en se disant, il faut que je le re-regarde, dans mon cas ce n'est pas du tout le cas de tous! =)